mardi 5 octobre 2010

3.1. QUELLE ÉCOLE POUR CE MONDE?

3.1. QUELLE ÉCOLE POUR CE MONDE?

De nos jours, l’école publique est au centre de tous les regards. Peu s’en faut pour qu’on l’accuse aussi des guerres qui se succèdent dans le monde entier. Critiquée car, de nos jours, toute la force de l’éducation semble reposer sur l’établissement scolaire que nous connaissons comme école et lycée, en fonction de l’âge de nos élèves. Pourtant, il ne faudrait pas confondre éducation –qui serait la totalité- et l’ecole –qui ne serait qu’une partie-.

Mais il est plus facile pour tout le monde accuser l’école publique de tous les défauts que la société manifeste. Et pourtant, l’école est bien l’un des supports essentiels non seulement de l’éducation, mais aussi de la société que nous voulons construire. Mais, pour ce faire, pour atteindre le but d’avoir une école pour émanciper, nous devons repenser l’éducation que nous voulons transmettre. Et, bien sûr, même si nous défendons l’importance de l’école, nous devons aussi manifester notre opposition à ce qu’elle transmet aujourd’hui. L’école d’aujourd’hui, au sein d’un système tel que le capitaliste, ne saurait répondre de façon aimable au défi de l’interculturalité.

Nous pouvons, bien sûr, laisser l’obscurité de nos jours nous posséder et ne pas réagir quand tout ce qui nous entoure vient étouffer nos pespectives existentielles. Nous pouvons, dans ces cas-là, nous asseoir sur un banc, à l’entrée de chez nous, et laisser passer le temps sur nous. Laisser que les choses suivent le chemin vers le naufrage actuel (nous n’avons qu’a percevoir l’état d’abandon de la jeunesse galicienne qui regarde, impuissante, comment étudier conduit au même état que ne pas étudier, c’est-à-dire, avoir un travail précaire ou, le plus souvent, ne pas avoir de travail).

Alors, nous disons que non. Face à la parfaite stratégie de l’école de la résignation qu’est le capitalisme, il faut penser et repenser quelle école nous voulons et, surtout, qu’elle éducation.

Il y quelques jours seulement, le grand maître des maîtres qu’est Herminio Barreiro, disait qu’il faut changer l’éducation pour pouvoir changer les paramètres qui régissent notre société. Et il a raison.

En effet, pendant très longtemps on a pensé que l’école était une petite île, où le savoir et le connaître étaient la résistance adéquate pour que les élèves puissent se confronter au monde avec des garanties. L’école était la forge de la citoyenneté critique et bien informée. Uthopie résistante ou ingénuité, ce qui est certain c’est que tout ce qui entoure l’île-école (famille, moyens de communication; systèmes d’apprentissage et de conduite sociale; etc...) est trop puissant et, surtout, introduit un bruit éducatif principal avec lequel on conforme l’aliment de l’intellect des élèves.

Face à ce bruit il faut se demander que faire: si se mettre à genoux et laisser que le discours dominant imprègne les pupitres et les livres de texte, ou bien se maintenir résistants, critiques avec le système dominant, bien debout, avec l’orgueil du travail bien fait et très conscients de la difficulté d’eduquer au même temps qu’on enseigne.

Le premier choix réponds à ce que Chomsky définit comme déséducaction, où l’armée d’enseignants répond aux souhaits de l’apparat burocratique de l’État et applique les principes opportuns pour que les élèves puissent s’adapter à vivre en société. Les programmes et les lois éducatives sont approuvés sous le bistouri du discours dominant et nourrissent leurs textes avec des mots-clés tels que competitivité, et en poussant l’élève à se lancer, avec enthousiasme, a rivaliser et démontrer qu’il est le meilleur. C’est le triomphe de la méritocratie à propos de laquelle François Dubet nous prévient sur sa condition génératrice d’inégalités surtout chez les “perdants”, chez les “inadaptés”. Mais l’adaptation à l’environnement, dans ce cas, signifie ne pas voir la dimension critique de l’histoire et implique la résignation du présent que nous devons vivre.

Le deuxième choix suit le chemin de penseurs comme Heinz Wismann, où les tâches éducatrices reccueillent la force de l’étymologie (voyez texte 2 du Trésor Littéraire). Ainsi, educere, “conduire hors de”, serait un procès à travers lequel on affranchit l’élève des forces du milieu qui lui imposent une manière d’être et de penser. Ce deuxième choix cherche l’émancipation de l’élève. Affranchir la pensée comme disaient les maîtres républicains espagnols. C’est pour cela qu’ils ont été les plus pourchassés: ils libéraient la pensée et ceci, pour les classes dominantes, est intolérable.

S’émanciper veut dire se doter de suffisantes raisons pour analiser critiquement la réalité qui nous entoure. Cela signifie aussi ne pas ignorer l’histoire qui nous forme en tant que peuple et extraire de la mémoire ce qui est juste.

Donc, deux chemins, deux choix:
· Enseigner / éduquer comment s’adapter
· Enseigner / éduquer comment s’émanciper.

Comment peut-on penser que les inégalités socioéconomiques n’ont pas d’influence dans la méritocratie scolaire? L’expérience nous faut voir que les valeurs compétitives scolaires considèrent ceux qui sont les plus favorisés para la structure socioéconomique. Encore une fois et toujours au sein du système capitaliste.

Les personnes moins favorisées voient comment le système actuellement mis en marche fait tout son possible pour que les choses ne changent pas. Et les stratégies et tactiques qui, on suppose, réunissent les moins favorisés pour leur bien sont, tout simplement, objet de l’hypocrisie scolaire et pour doter les classes d’une homogéneité réductioniste, afin de ne pas troubler ce qu’envisage la leçon préconçue. L’accès à une culture de base, ce qui devrait être commun à l’enseignement obligatoire, se voit obstaculisé par le critère de l’excellence et la compétitivité. Et les parcours d’orientation, trop prématurés, réduisent les couloirs au lieu de les agrandir.

C’est la maladie du système qui conduit l’égalité que l’on suppose représente le mérite, que l’on rend visible avec la possession d’un diplôme et qui serait l’expression de notre position sociale. L’égalité de possibilités éclate dans l’air de l’inegalité économique et sociale et, en même temps, se défait des prétendues bontés de la méritocratie. Ceux qui ont moins de choses, suivront, comme ça, ayant moins de choses.

C’est pour cela que rien n’est plus urgent que de renforcer le système public d’enseignement/éducation dans tous ces paramètres. Mais, aujourd’hui, avec l’absurdité que représente l’apport de l’argent public pour les entreprises d’enseigment privées, nous devons constater que cette école publique juste, ou au moins le plus juste possible, n’existe pas encore. À cause de ceux qui ont le contrôle et le pouvoir dans ce pays. Il y a de nombreux déséquilibres territoriaux en ce qui concerne moyens, ressources et parcours. C’est si absurde que nous devins même revindiquer que l’école soit surtout publique. Qu’elle soit un espace de rencontre, neutre du point de vue religieux, c’est-à-dire laïque. Une espace pour la connaissance émancipatrice. Un espace pour la reconnaissance en soi-même du respect interculturel et de la diversité. Un espace transgresseur et créatif, qui réduise les nombreuses inégalités sociales et économiques.

Avec raison, François Dubet dit que l’école n’est pas une île déserte, mais que ceci ne nous libère pas du devoir de construire la meilleure école possible, tout en sachant que le monde est tel qu’il est et que nous ne l’aceptons pas tel qu’il est. Ainsi, nous devons construire encore l’école juste.

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Travail
1) Lecture en classe des textes 1, 2 et 3 du Trésor Littéraire.
2) Réalisation des activités qui figurent sous les textes en question. Le professeur peut choisir celles qui conviennent le mieux à ses objectifs didactiques.
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Si nous voulons une école juste, c’est que nous pouvons faire le jeu à une école injuste. Et alors, en ce cas-là, il faut remettre en question tout. Simplement tout. Pensons en ce moment à ce qu’il s’est passé dans l’Allemagne qui se forme entre 1918 et 1930...et à l’énseignement/éducation que transmet l’école. Était-ce une école juste? Et maintenant, arrivons aux écoles américaines ou bien celles de l’Afrique du Sud où les blancs ne pouvaient pas se melanger avec les noirs...était-ce une école juste?

Il s’agit bien sûr de repenser ce que nous faisons comme professeurs, car les écoles des nazis ou des racistes avaient ses professeurs. Et là, les indications ne sont jamais inocentes, jamais. Est-ce, ce professeur, un bourreau?

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Travail
1) Lisez les textes 4 et 5 du Trésor Littéraire.
2) Réalisation des activités qui figurent sous le texte 4.
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Ce que nous voulons dire c’est que, de nos jours, dans l’école capitaliste, nous devons aussi repenser ce que nous faisons comme professeurs et penser si notre travail est simplement contribuer au maintient du système mis en marche (adaptation) ou bien si nous utilisons les instruments didactiques précis pour former des élèves critiques (émancipation).

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Travail
1) Lisez le texte 6 du Trésor Littéraire.
2) Réalisation des activités qui figurent sous le texte en question.
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