dimanche 27 février 2011

7. BLOC 5. LE TEMPS DES DROITS HUMAINS ET DE LA CITOYENNETÉ UNIVERSELLE INCLUSIVE

Objectifs interculturels

  1. Apprécier le respect des Droits Humains comme base de la vie en commun
  2. Reconnaître la valeur de la compréhension et la connaissance de l’Autre comme instrument interculturel
  3. Comprendre les mécanismes de la solidarité des différences.
  4. Analyser les conséquences de la discrimination et du racisme
  5. Connaître les fondements de l’Islam pour combattre l’ignorance de l’islamophobie
  6. Combattre le racisme avec les mécanismes de la non-violence

Objectifs expressifs et grammaticaux

1. Exprimer avec correction les différents procédés de quantification

2. Différencier les composantes sémantiques de la catégorie conceptuelle action

3. Reconnaître et distinguer la fonction et le sens des actants, des satellites et des circonstances qui définissent une action

6.3.2. DÉMONSTRATIFS EN FONCTION DE SUBSTITUTION


FORMES SIMPLES

FORMES COMPOSÉES

masculin

féminin

neutre

masculin

féminin

neutre

Singulier

celui

celle

ce, c’

Celui-ci/là

Celle-ci/là

Ceci, cela (ça)

Pluriel

ceux

celles

Ceux-ci/là

Celles-ci/là

· § 130) C’ est une variante de ce qui s’emploie devant les mots qui commencent par voyelle:

Ex.: c’est dur (isto/iso é duro)

EX.: c’eût été la mort (isto/iso houbese sido a morte)

· §131) Les formes simples s’accompagnent d’une qualification qui les caractérise:

Ex.: De toutes les équipes de foot, j’aime celles qui sont modestes (De todos os equipos de fútbol, gústame os que son modestos).

OBS.- Importante reparar na tradución: ante as formas de, que, qui, traduciremos por o, a, os, as segundo sexa; ante as formas dont, avec, pour e outras, traduciremos por aquel, aquela, aqueles, aquelas.

Cette qualification peut être: une relative (qui, que, à qui...); la préposition de suivie d’un nom; un participe; un adjectif.

· les formes composées peuvent être employées de façon absolue, elles n’ont pas besoin d’un élément additionnel

À propos de la difficulté d’emploi des formes ce, ça, cela, voyez Robert, pp. 34-35 et aussi Charaudeau, pp. 231-235; lisez aussi les considérations de De Salins, pp. 52-54 sur l’emploi des démonstratifs en général; à propos des faits de discours, Charaudeau, pp. 226-231.

6.3.1. DÉMONSTRATIFS EN FONCTION DE DÉTERMINATION

masculin

féminin

singulier

ce, cet (-ci /-là)

cette (-ci /-là)

pluriel

ces (-ci/-là)

· §129) Cet, variante de ce devant les noms dont l’initiale est une voyelle ou un h muet:

Ex.: Cet enfant est gentil (este neno é bo)

Ex.: Cet homme est trop grand (este home é demasiado grande)

Les particules –ci / -là se rattachent au nom directement:

Ex.: Cette voiture-ci (ese coche) / cette voiture-là (aquel coche)

OBS.- Se ben é certo que en francés existe a tendencia a neutralizar a diferenza entre a partícula –ci e –là en canto á distancia que expresan, por comodidade debemos mantela. Sobre todo para responder á triple situación que comportan os demonstrativos en galego e castelán. Así, deixaríamos a forma simple ce para a serie este, co reforzo –ci, para a serie ese, e co reforzo –là para a serie aquel. E isto tanto para o eido situacional como para o contextual.

6.3. LA DÉSIGNATION ET LES DÉMONSTRATIFS

Les démonstratifs ont une fonction de désignation. Celle-ci consiste, pour le sujet parlant, à actualiser un être du discours (actualisation) tout en montrant la présence effective d’un référent (monstration) et en le situant dans l’espace et le temps (situation).

À travers l’actualisation, l’objet du monde phénoménal devient être du discours. C’est pour cela que le démonstratif entre en concurrence contextuelle avec l’article le (voyez §15).

La monstration signifie le geste physique que le locuteur utilise pour accompagner ses mots et signaler l’être auquel il se réfère. En le faisant, il oblige l’interlocuteur à porter le regard sur celui-ci.

Nous pouvons distinguer deux espaces référentiels:

a) la désignation à reférence situationnelle: nous situe dans la réalité où a lieu l’échange langagier entre les deux interlocuteurs. C’est la valeur déictique du démonstratif qui opère.

Lisez Charaudeau, pp. 221-222, pour ce qui concerne les particularités sémantiques de la désignation à référence situationnelle.

b) la désignation à reférence contextuelle: se réfère au contexte de l’énoncé construit par l’acte de langage des deux interlocuteurs. Lorsque le démonstratif reprend un référent déjà identifié auparavant dans le contexte, on parle de valeur anaphorique. Si le démonstratif anticipe la présence du référent, on parle de valeur cataphorique:

Ex.: J’ai vu les enfants s’approcher du camion et d’autres rester pétrifiés. Ceux-ci étaient les plus faibles, ceux-là les plus forts. (Vin a nenos achegarse ao camión e a outros quedar petrificados. Estes eran os máis febles, eses eran os máis fortes). La premier pronom reprend le plus proche élément de l’énoncé, le deuxième l’élément le plus éloigné.

La situation se réfère au phénomène général qui consiste pour le locuteur à répérer et situer dans l’espace (ici) et le temps (maintenant) les êtres et les processus dont il parle.

6.2.4. RELATION D’ACTANCE (STRUCTURE FAIRE)

Nous y trouvons un processus de nominalisation de l’action; cette entité nominalisée (= élément dépendant) est rapportée à la personne, pôle de référence impliquée dans l’action.

Deux types de cas:

- §127) action nominalisé rapporté à l’agent:

o sa danse est parfaite (= Elle danse de manière parfaire)

o mon voyage a été confortable (= J’ai voyagé de manière confortable)

souligne la manière de faire

o sa venue a été imprévue (= Il est venu)

o mon travail a été bon (= J’ai travaillé)

souligne le résultat du faire

- §128) action nominalisée rapporté au patient humain:

o Mon supplice fut dur (J’ai subi un suplice dur)

Souligne la manière de faire

o Son assasinat a eu des témoins (on l’a assasiné – le fait de l’assassinat)

Souligne le résultat du faire

Charaudeau, pp. 203-211, pour comprendre les faits de discours de la dépendance; De Salins, pp. 54-60.

6.2.3. RELATION D’APPARTENANCE (STRUCTURE AVOIR)

· §122) lien de nature

L’élément dépendant est une composante (une partie) du pôle de référence (un tout). L’élément dépendant est toujours un être non humain. Le pôle peut être humain ou non humain.

Ex.: Tes cheveux sont d’un blond éblouissant (O teu cabelo é dun loiro marabilloso). Structure avoir: Tu as des cheveux blonds éblouissants. Les cheveux: partie / le corps: tout. Pôle humain.

Ex.: Le jardin et ses plantes exotiques (O xardín e as plantas exóticas). Structure avoir: Le jardin a des plantes exotiques. Le jardin: tout / plantes exotiques: partie. Pôle non humain.

· §123) lien d’appropriation

L’élément dépendant, non humain, est lié au pôle de référence par un acte d’acquisition ou par un acte qui marque une relation stable entre les deux éléments.

Ex.: mon livre = le livre que j’ai acheté / qu’on m’a offert en cadeau / que j’ai écrit. / Son cadeau = le cadeau qu’il a offert / qu’il a reçu. (relation d’agent à patient non humain)

Ex.: ma table de travail. Agent à localisation.

Ex.:: mon stylo. Agent à auxiliaire

· § 124) lien social

L’élément dépendant, toujours humain, est rattaché au pôle de référence soit par un lien de parenté, soit par une activité qui témoigne une relation stable:

Ex.: mon frère / mon père / ma mère / ma tante....

Ex.: ton employé / votre professeur / leur élève...

· §125) lien d’affect

L’élément dépendant représente une caractéristique abstraite (sentiments, idées, mouvements psychologiques, états d’âme; maladies, affections diverses) inhérente à la personne, pôle de référence, toujours humain:

Ex.: Sa tristesse m’enveloppe (a súa tristeza envólveme); ton énergie est admirable (a túa enerxía é admirable); sa maladie est dure (a súa enfermidade é dura).

· §126) lien de caractérisation

Tous les autres types de traits abstraits qui ne sont pas la partie d’un tout, mais un des aspects particuliers (forme, fonction, essence, type d’appartenance...) du pôle de référence humain ou non humain:

Ex.: Son style est curieux (o seu estilo é curioso). Humain

Ex.: Son essence repose sur une erreur philosophique (l’essence d’une thèse) (a súa esencia repousa sobre un erro filosófico). Non humain.

6.2.2. POSSESSIFS EN FONCTION DE SUBSTITUTION

Pôle de

Référence

LOCUTEUR

INTERLOCUTEUR

TIERS

UNIQUE

MULTIPLE

UNIQUE

MULTIPLE

UNIQUE

MULTIPLE

Singulier

le mien

la mienne

Le nôtre

La nôtre

Le tien

La tienne

Le vôtre

La vôtre

Le sien

La sienne

Le leur

La leur

Pluriel

Les miens

Les miennes

Les nôtres

Les tiens

Les tiennes

Les vôtres

Les siens

Les siennes

Les leurs

Les formes dépendent de la personne qui constitue le pôle de référence: locuteur, interlocuteur, tiers et ils peuvent être uniques ou multiples. Ils dépendent aussi du genre et du nombre de l’élément dépendant.

6.2.1. POSSESSIFS EN FONCTION DE DÉTERMINATION

Pôle de

Référence

LOCUTEUR

INTERLOCUTEUR

TIERS

UNIQUE

MULTIPLE

UNIQUE

MULTIPLE

UNIQUE

MULTIPLE

Singulier

mon

ma

notre

ton

ta

votre

son

sa

leur

Pluriel

mes

nos

tes

vos

ses

leurs

Les formes dépendent de la personne qui constitue le pôle de référence: locuteur, interlocuteur, tiers et ils peuvent être uniques ou multiples. Ils dépendent aussi du genre et du nombre de l’élément dépendant.

6.2. LA DÉPENDANCE ET LES POSSESSIFS

L’opération sémantique consiste à établir une relation d’interdépendance entre, au moins, deux êtres dont l’un est le pôle de référence de la relation.

Ce pôle est toujours occupé par l’une des personnes de l’acte d’énonciation: le locuteur, l’interlocuteur ou le tiers.

S’il s’agit de l’interlocution, le pôle de référence représente un être humain.

S’il s’agit de la délocution, le pôle de référence peut être représenté par un être humain ou par un être non humain.

Deux types de relation d’interdépendance:

- relation d’appartenance: correspond à un avoir.

Ex.: Jean a des yeux verts (Xoán ten (uns) ollos verdes) > Ses yeux sont très beaux (Os seus ollos son moi fermosos).

- relation d’actance: correspond à un faire.

Ex.: L’artiste a exposé les tableaux (O artista expuxo os cadros) > Son exposition fut célébrée (A súa exposición foi celebrada).

Deux fonctions sont signalées pour les possessifs:

- fonction de détermination (ce sont les adjectifs possessifs de la grammaire traditionnelle).

fonction de substitution (ce sont les pronoms possessifs).

mercredi 2 février 2011

5.1.2. DISCRIMINATION


Il semblerait que lorsque nous agissons en fonction de notre négative stéréotipation, notre comportement amènerait la discrimination. La discrimination est au comportement, ce que le préjugé à notre prédisposition antérieure à l’expérience.

Combien d’élèves parlent mal des inmigrants et pourtant, en ce qui concerne les écoles galiciennes –et notre pratique nous a fait connaÎtre de nombreux lycées de Saint-Jacques de Compostelle-, nous avons constaté que presque personne ne connaissait des migrants. Ils ne faisaient qu’être le porte-parole de ce qu’ils écoutent chez eux et dans les différents médias.

L’idée qu’ont les élèves galiciens sur les personnes immigrantes sont importantes pour pouvoir agir et appliquer les mécanismes de correction éthique. C’est pour ça que nous proposons toujours de réaliser la performance qui accompagne le questionnaire initial. Nous ne pouvons pas travailler sur le politiquement correct, cal les préjugés et les stéréotypes endormis ne pourraient jamais être corrigés.

Nous ne devons pas fuir le conflict. Nous devons le résoudre de façon pacifique et non violente[1]. C’est pour cela que nous ne devons pas prêcher mais former. Les situations conflictives peuvent servir pour apprendre. Les situations endormies sous le tabou ne servent à rien du point de vue de l’intervention pédagogique, mais plutôt à empêcher voir quelle est la dimension réelle du problème.

Il ne s’agit pas de demander au début d’une classe si les élève sont racistes. En sachant quelle est la règle du politiquement correct, ils diront que non. Le questionnaire et la performance que nous proposons, si elles sont bien réalisées –et nous en sommes témoins puisque créateurs du système-, font sortir les déformations langagières, les préjugés et les stéréotypes avec force.

Au fur et à mesure que le professeur développe les contenus prévus au long de ce travail, le professeur pourra voir le progrès ou non des activités réalisées.

Méthodologie de la transformation pacifique des conflicts

(París, pp. 25-26)

1. Importance de la valeur intersubjective et l’interpellation réciproque.

2. Mise en relief de la participation des personnes engagées dans le conflict pour la récontruction de la paix.

3. Interrelationnel. Toutes les personnes peuvent opiner.

4. Épistémologie compromise avec des valeurs.

5. Application de l’éthique communicative.

6. Réalisme.

7. On introduit dans le dialogue les raisons/arguments, les sentiments, les émotions et a tendresse.

8. On propose une justice solidaire et avec soin, non neutre, ayant en compte les spécificités de chaque personne.

9. On perçoit le monde comme un espace caractérisé par la diversité, où toutes les personnes doivent se sentir reconnues.

10. On introduit la dimension du sexe, pour que les droits de la femme soient reconnus.

Quant on travaille avec l’interculturel, et que les personnes exposent leurs points de vues, il se peut que des situations conflictives puissent surgir. Il ne faut pas les éviter, mais plutôt les travailler avec les instruments que la méthodologie de la transformation pacifique des conflicts nous offre. Nous résumons ce que vous pouvez lire dans le livre de París (p. 39):

Premier pas. Savoir quel est le problème?

Deuxième pas. Qui sont les personnes impliquées?

Troisième pas. Que désirent tous les autres?

Quatrième pas. Créer des points de vue.

Cinquième pas. Quelle résolution?

En résumé, “transformar un conflicto por medios pacíficos supone reconstruir sus energías positivas; crear una atmósfera óptima para el diálogo y a comunicación; describir su naturaleza desde todas sus perspectivas; comprender las razones por las que otras personas tienen esa actitud; analizar las causas, las necesidades y qué intereses no son satisfechos; buscar acuerdos siguiendo criterios de igualdad; pensar otras formas alternativas favorables a la satisfacción de las necesidades; y planificar actos que lleven a la consecución de los fines comunes” (París, p. 45).

Chercher la coopération, non la concurrence..n’est-ce pas, en quelque sorte, défier le système capitaliste et ses critères?

Et pour ce faire, le professeur-éducateur a les suivantes fonctions (París, p. 59):

· il s’agit d’un guide qui aide les parties en conflict à réfléchir pendant tout le procès

    • il rend aisée la prise de pouvoir des parties, ainsi que toutes les actions qui doivent se réaliser dès la reconnaissance réciproque
    • il anime les parties à donner leur point de vue. Il leur fait voir l’importance de participer volontairement dans la dynamique de la transformation pacifique des conflicts
    • il observe et analyse les actions et il cherche des stratégies pour agr.
    • Courage, prudence et rectitude
    • Il met en marche une pensée critique qui va l’aider à dénoncer les injustices sociales et a réconstruire des valeurs favorables à la convivence harmonieuse.

Tahar Ben Jelloun dit aussi comment doit-on combattre les sottises, les généralisations stupides:

“ D’abord, apprendre à respecter. Le respect est essenciel. D’ailleurs, les gens ne réclament pas qu’on les aime mais qu’on les respecte dans leur dignité d’être humain. Le respect, c’est avoir de l’égard et de la considération. C’est savoir écouter. L’étranger réclame non de l’amour ni l’amitié, mais du respect. L’amour et l’amitié peuvent naître après, quand on se connaît mieux et qu’on s’apprécie. Mais au départ, il ne faut avoir aucun jugement décidé d’avance. Autrement dit, pas de préjugé” (Le Racisme, pp. 35-36)

Voilà donc que nous aurons déjà un conflict d’avance si nous travaillons bien la performativité des préjugés et des estérétotypes. Un conflict avec, peut-être tous les élèves, avec le système qui les entoure. À nous de défaire l’image close et l’ouvrir. À nous de faire voir que le respect –et non la tolérance, attention!!- est le premier pas qui doit nous porter vers l’interculturalité.

La discrimination est associée à l’inégalité. En effet, si nous nous trouvons, par exemple, dans la porte d’entrée d’une boîte et nous voyons que nous, nous pouvons entrer sans d’autre problème que payer l’entrée, mais que d’autres parce qu’ils sont connotés ethniquement sont refoulés...il y a discrimination.

Un autre exemple, la Loi d’Inmigration espagnole exige que la personne immigré doive se recenser (reempadronamento) chaque fois qu’il change d’adresse même si c’est à l’intérieur de la même localité. Cette loi ne s’applique pas aux citoyens espagnols. C’est discriminatoire.

Ou encore. Nous appelons par téléphone pour louer une chambre dans le centre-ville. La voix au bout du téléphone nous réponds, “sans problème, venez demain”. Au jour suivant, vous allez voir la chambre mais, dès que la personne du bout du téléphone vous voit, elle dit que la chambre est déjà louée...c’est de la discrimination car elle a réagit de façon raciste...car vous êtes noir. (À Saint-Jacques et à Vigo nous avons reçu des dénonces de ce type au Foro Galego de Inmigración).

L’écrivain Agustín Fernandez Paz est bien conscient:

“- Hai unha chea de pisos para alugar, pero en canto comproban que es inmigrante dinche que xa está comprometido ou pídenche un prezo imposible. A realidade é que non cho alugan porque es de fóra. E se es negro, entón a cousa é moito peor” (Lúa do Senegal, p. 84)

“Il y a un tas d’appartements à louer, mais dès qu’ils voient que tu es immigrant ils te disent qu’ils sont déjà compromis ou ils te demandent un prix impossible. La réalité c’est qu’ils ne veulent pas le louer parce que tu es de dehors. Et si tu es noir c’est encore plus pire”

L’inégalité nous empêche d’avoir la chance de réussir. Elle nous confine dans une classe sociale. Dans ce même point nous avons vu comment un travailleur immigrant se plaignait parce qu’il devait travailler beaucoup plus qu’un travailleur espagnol et il gagnait malgré ceci moins d’argent. Discrimination et inégalité qui s’applique aussi, dans notre pays, aux femmes par rapport à l’homme.



[1] “tenemos otros medios de actuación pacíficos que favorecen la interrelación positiva entre los seres humanos”, París, p. 11. Le professeur doit agir en conséquence. En effet, “el conflicto puede ser negativo o positivo, constructivo o destructivo, depende de lo que hagamos con él”, París, p. 24, qui cite un travail de Cornelius/Faire.

5.1.1. STÉRÉOTYPES ET PRÉJUGÉS


Tout d’abord, même s’il existe la tendance de les mettre en synonymie, il faut différencier les deux concepts. Par exemple chez De Carlo (pp. 82-83), qui part de Clara Gallini, nous ne voyons pas, au début, une claire délimitation épistémique entre les deux.

Lisons Clara Gallini pour comprendre les motifs de De Carlo (p. 83):

“Par rapport aux contenus mêmes des préjugés il est important de rappeler qu’il ne s’agit pas de remplacer par la vérité un mensonge, puisqu’un préjugé n’est ni vrai ni faux, tout en étant réel et tout en ayant des conséquences réelles. Il s’agit plutôt d’une construction culturelle, qui élabore des matériaux symboliques, souvent sous forme de stéréotypes dont la nature n’est pas rationnelle ou cognitive, mais constitutive d’identités individuelles et collectives”

Il semblerait que le stéréotype soit un préjugé renforcé.

Un préjugé est avant tout une idée aprioristique à propos d’un aspect de la réalité. Dans notre cas, à propos de l’Autre différent, des personnes inmigrées, des collectifs connotés ethniquement. C’est une idée-image dévalorisante que nous nous faisons de l’Autre sans le connaître. Elle est antérieure à toute expérience. C’est un obstacle pour l’établissement de la vérité. Mais, et c’est là la différence que nous établissons avec le stéréotype: c’est une idée qui peut, qui doit se modifier, lors de la reconnaissance et de la mise en marche du dialogue et de la compréhension des différences. C’est-à-dire, c’est une image plutôt individuelle et nous pouvons la modifier si les instruments précis sont installés dans mon savoir-être et savoir-faire.

Un stéréotype existe malgré l’individu. Et nous croyons qu’il n’est jamais neutre puisqu’il situe le point de vue en perspective hiérarchisante. Le stéréotype généralise de façon négative l’adscription des personnes à un groupe détérminé. Lors de l’application du questionnaire à propos des stéréotypes dans un lycée de Saint-Jacques de Compostelle nous avons pu voir comment des groupes ethniques tels que “mulatas” (métisses) etaient catégorisés comme “zorras”, “putas”, en manifestant -sans le mur du tabou- le stéréotype divulgué par les médias et par la famille; les gitans étant considérés aussi comme “sucios” (sales), “ladróns” (voleurs) et les roumains comme “ladróns”.

La base étant si instable, nous pouvons travailler pour faire comprendre l’erreur de la stéréotipation et du jugement négatif qu’il comporte. C’est-à-dire, nous serons capable, peut-être de modifier le jugement chez une personne, mais non l’existence du stéréotype qui poursuivra son chemin malgré nous. Et ceci parce qu’il semblerait selon les anthropologues que l’être humain marque son indentité en fonction d’une stéréotypation de sa réalité envers l’AUTRE. C’est la base de l’ethnocentrisme: poser mon propre groupe comme possesseur de la plénitude et de situer les autres en infériorité. (De Carlo, p. 87). Cette circonstance nous mêne à différencier l’atteinte épistémique du stéréotype par rapport au préjugé. Nous sommes d’accord avec De Carlo lorsqu’elle met en relation étroite stéréotype et formation de l’identité (p. 88)

Travail.-

    1. Audiovisuel.- Vous pouvez voir le documentaire, Amigo no gima et travailler les concepts des stéréotypes et des préjugés. Si vous avez des problèmes pour avoir ce documentaire, veuillez vous adresser à l’auteur de ce travail. Pour travailler le documentaire, nous vous proposons les activités qui figurent dans l’Unité didactique, Dans chaque visage, l’égalité (En cada rostro igualdade), préparée par le Foro de Inmigración de Saint-Jacques de Compostelle.
    2. Travail en groupe. Faire une analyse suivie du traitement des informations relatives à l’immigration pendant un ou deux mois, puis réaliser un rapport.
    3. Lisez les textes 31 et 32 du Trésor Littéraire puis faites les activités.

Maintenant, nous vous laissons avec quelques témoignages sur la perception que l’Autre a du pays où il se trouve (Espagne, Galice):

Nene, le garçon gitan, nous raconte comment il se sent tous les jours:

“Bonjour à tous. Vous savez que je suis gitan. Je suis né ici, à côté de l’école, comme mon papa, ma maman, et mes grands-parents et pourtant pour les gens de la ville et pour beaucoup de gens, nous sommes des étrangers. Je ne comprends pas. Quand je me promène par la rue, les gens m’évitent en croisant la rue. Ils ont peur de moi. Ils croient que je vais les attaquer ou les voler. Pourtant, je n’ai jamais volé. On me regarde avec du mépris même.

Et maintenant écoutons une personne qui s’exprime dans le livre coordonné par Teresa Ondina:

“Moi, ce que je n’aime pas, c’est qu’ils croient que nous ne savons rien. Venir d’autres pays ne signifie pas que nous venons pour voler, nous venons pour progresser, pour nous sentir plus commodes et tout ça. Je n’aime pas qu’on pense que nous sommes des handicapés”

un autre texte de ce livre:

“...Et c’est toujours injuste, parce que à un Espagnol travaille toujours les heures convenues; par contre, à un Latinoaméricain on lui augmente les heures et on lui paye moins d’argent.”

et encore ce témoignage:

“Mes premiers sentiments en Espagne ont été de grande confusion. Je me suis senti très mal. Je n’aimais pas. Je voulais retourner chez moi, je me sentais rare et je ne pouvais pas dormir. Ici, si tu es latinoaméricain tu te sens plus discriminé. Les gens me regardaient mal. Dans les classes, mes compagnons m’adressaient des notes avec émigrant et des trucs comme ça. Dans la classe de géographie d’Espagne, dont j’ignorais tout quand je suis arrivé, la professeure de géographie m’obligeait beaucoup plus à moi, tu sais?”

Travail.

Rédaction. Comment se sentent vos élèves? Perçoivent-ils qu’on les traite avec des préjugés et des stéréotypes? Est-ce qu’ils commencent à être conscients de l’importance du choix de mots pour définir les personnes?