mercredi 8 décembre 2010

5.2.3. LA PRÉSENCE

5.2.3. LA PRÉSENCE

  • §92) il y a + un/des + nom + lieu non constitutif

Ex.: il y a des livres sur la table (hai libros sobre a mesa)

La négation nie la présence:

Ex.: il n’y a pas d’enfants dans la classe (non hai nenos na aula)

  • §93) voici

Ex.: voici Marie qui arrive (velaquí María que chega)

En ce qui concerne les deux autres modes de présentation, l’impersonnalisation et la focalisation, voyez Charaudeau, pp. 314-318


Travail

  • Oral. Réaliser des travaux de présentation et identification dans la classe avec vos élèves.
  • Important insister sur la différence entre le contexte (énoncé) et la situation (énonciation)
  • Les deux livres de Tahar Ben Jelloun, étant donné le style et le public à qui ils s’adressent, présentent de nombreuses structures présentatives:

Ex.: “- Que veut dire Bédouins?

- Ce sont les premiers habitants de l’Arabie”.(L’Islam, p. 15)

Ex.: “- Que veut dire “calame”?

- C’est le roseau qui sert à fabriquer un crayon ou une plume pour écrire” (L’Islam, p. 19)

Ex.: “Qu’est-ce que c’est qu’une “Maison de la Sagesse”?

- C’était un centre où se réunissaient les gens ...” (L’Islam, p. 43)

Ex.: “...ne pas maltraiter ses parents et surtout ne pas commettre d’injustice. Voilà, mes fils, le reste, c’est à vous de le voir” (L’Islam, p. 12). Valeur de reprise, anaphorique, du contexte antérieur.

  • Différencier entre identification d’une personne et celle d’un objet
  • Réaliser des exercices pour distinguer “c’est + article + nom” (c’est un joueur) = identification de “il + est + adjectif” (il est joueur) = description (= qualification).

5.2.2. L'IDENTITÉ

5.2.2. L’IDENTITÉ

  • §89) voici

Ex.: Voici Jean (velaquí Xoán)

  • §90) voilà

Ex.: Voilà ma mère (velaquí a miña nai)

  • §91) C’est / ce sont
  • C’est ma soeur Marie / Ce sont mes amis Jean et Malik ((Esta) é a miña irmá María / (Estes) son os meus amigos Xoan e Malik)

La négation nie l’identité: est-ce que c’est Marie? Non, ce n’est pas Marie, c’est Isabelle. (É María? Non, non é María, é Isabel)

Avec ces marques, lorsqu’on se réfère à la situation où nous parlons (énonciation), on souligne leur emploi avec des gestes qui accompagnent l’acte d’identité.

5.2.1. L'EXISTENCE

5.2.1. L’EXISTENCE

Relative non particularisée

  • §86) il y a + un/des + nom + lieu constitutif

Ex.: il y a des livres dans une bibliothèque (hai libros nunha biblioteca)

  • §87) il existe + un/des + nom + lieu constitutif

Ex.: Il existe des animaux dans le zoo (existen/hai animais no zoo)

La négation nie l’existence dans les circonstances mentionnées:

Ex.: il n’y a pas de livres dans la bibliothèque (non hai libros na biblioteca)

Relative particularisée

  • §88) il y a + un/des + nom + qui

Ex.: il y a des gens qui dansent beaucoup (hai xente que baila moilo)

le dernier élément sélectionne une propriété particulière et elle peut être exprimée à l’aide d’un relatif (qui, dont, ...), d’une préposition + infinitif, d’un adjectif (voyez, Charaudeau, p. 307).

5.2. LA PRÉSENTATION ET LES PRÉSENTATEURS

Opération linguistique qui correspond à l’intention de déterminer le mode d’existence d’un être ou d’un processus.

Différencier le contexte (énoncé) de la situation (énonciation).

Dans l’énoncé, l’emploi du présentatif peut avoir une valeur de reprise (anaphorique) ou d’anticipation (cataphorique).

Du point de vue de l’énonciation, l’emploi des présentatifs nous situe dans l’espace du sujet parlant. La gesticulation accompagne les procédés oraux de présentation et identification.

Les marques qui servent à exprimer la présentation sont variées.

Elles expriment des modes de présentation différents:

dimanche 28 novembre 2010

5.1. EST-CE QUE JE SUIS RACISTE?

5.1. EST-CE QUE JE SUIS RACISTE?

En 2004, au moment de présenter les conclusions d’une recherche indépendante -c‘est-à-dire, non officielle- sur le traitement de l’immigration dans la presse espagnole et galicienne, nous avons rédigé notre rapport en commençant avec les mots suivants[1]:

“Le mot compromet. Et il nous fait mal quand sa voix se brise en des détours suspects. Il fait mal parce que le mot verse son existence dans la relation qu’il établit entre les êtres humains. Et ce détour empêche la fluidité et la normalité de la relation. La présence d’un mot au lieu d’un autre n’est pas banale. Non, elle obéit à de circonstances sémantiques, idéologiques et pragmatiques”

[“A palabra compromete. E doe cando a súa voz se quebra en xiros sospeitosos. Doe porque a palabra verte a súa existencia na relación que establece entre os seres humanos. E ese xiro impide a fluidez e a normalidade da relación. A presencia dunha palabra determinada en vez doutra non é banalidade. Non, obedece a circunstancias semánticas, ideolóxicas e pragmáticas”]

Écoutons Tahar Ben Jelloun:

“On dira que les Noirs sont “robustes mais paresseux, gourmands et malpropres”; on dira que les Chinois sont “petits, égoïstes et cruels”, on dira que les Arabes sont “fourbes, agressifs et traîtres”, on dira “c’est du travail arabe” pour caractériser un travail bâclé; on dira que les Turcs sont “forts et brutaux”; on afflubera les Juifs des pires défauts physiques et moraux pour tenter de justifier leurs persécutions...Les exemples abondent. Des Noirs diront que les Blancs ont un drôle d’odeur, des Asiatiques diront que les Noirs sont des sauvages, etc. Il faut chasser de ton vocabulaire ces expressions toutes faites, du genre “tête de Turc”, “travail arabe”, “rire jaune”, “trimer comme un nègre”, etc.” (Le Racisme, p. 35)

Le langage est très dangereux. Les mots qu’on utilise définissent notre point de vue sur le monde et sur les personnes. Tahar Ben Jelloun en connaît bien et il expose de nombreux faits du langage qui prétendent répondre à la réalité. Mais pour nous, c’est du faux, même si quelques chercheurs semblent concéder aux stéreotypes une espèce de bonté sociologique. Nous n’aimons pas les généralisations. Il y a, bien sûr, des contextes où il est nécesaire appliquer le procès de généralisation parce que nous devons synthétiser. Par exemple, on pourra dire “le football est un sport de masses”. Il se peut que ce ne soit pas toujours ainsi, mais cette généralisation ne blesse pas. Quand on se réfère aux personnes...on ne devrait jamais prononcer ces phrases toutes faites. Elles nous conduisent directement vers la discrimination et le racisme.

Nous sommes ce que nous pensons, mais aussi ce que nous disons. Le titre de cette partie le dit, est-ce que je suis raciste?. Il y des gens qui ne sont pas conscients des dangers du langage. Et, malheureusement, tout commence à l’école et dans la famille. Mais, comme on le dit plus haut, la problématique et la solution touchent toute la société.

Tahar Ben Jelloun en donne d’autres exemples, de “généralisations stupides: les Écossais sont avares, les Belges pas très malins, les Gitans voleurs, les Asiatiques sournois, etc. Toute généralisation est imbécile et source d’erreur. C’est pour ça qu’il ne faut jamais dire: “Les Arabes sont ceci ou cela”, “Les Français sont comme ci ou comme ça...”, etc. Le raciste est celui qui généralise à partir d’un cas particulier. S’il est volé par un Arabe, il en conclura que tous les Arabes sont des voleurs.” (Le Racisme, p. 36)

Au début de ce travail, on a exposé le questionnaire à réaliser pour voir comment se trouve la situation des préjugés et des stéréotypes dans vos élèves. C’est l’occasion, maintenant, et toujours sans prêcher, de déconstruire toutes les idées préconçues qu’ils ont laissées écrites dans leurs réponses.

Il s’agit d’une question capitale pour éviter la propagation du racisme. Le 29 août 2010, le journal Galicia Hoxe informait sur les mots qu’un dirigeant du Bundesbank, Thilo Sarrazin, a écrit dans un livre au titre peu heureux que nous pouvons traduire comme L’Allemagne échoue (p. 20). Selon ce journal, l’auteur affirme que la société allemande est en train de remettre son identité aux immigrants musulmans. Une véritable boutade! Encore une fois, nous voyons comment une personne considère la culture allemande comme homogène, en ignorant la diversité culturelle et les normes essentielles de la convivence pacifique. Et il faut bien dire qu’il s’agit d’un livre raciste et non d’un “livre polémique” (polémico libro) si on considère ses mots: “Je ne veux pas que les pays de mes petits-fils et de mes arrière-petit-fils soit un pays la plupart musulman, où on parle surtout l’arabe et le turc, et où les femmes portent le voile et où la vie quotidienne est marquée par l’appel du muezzin”. Ceci est, bien sûr, un mensonge qui cherche à troubler les relations entre les voisins qui habittent en Allemagne. C’est de l’islamophobie (la haine envers l’islam et tout ce qui est musulman et arabe, même si, comme nous pouvons le lire dans le livre de Tahar Ben Jelloun que nous avons traduit au galicien, c’est une erreur confondre les trois termes; lisez, par exemple, les pages 74-76) qui se manifeste dans ce livre qui, en vérité, ne devrait jamais sortir de presse car il servira, malheureusement, pour nourrir les désirs de certains secteurs de la société allemande de trouver un bouc émissaire afin de l’accuser de tous les problèmes du pays (qui ne sont autre chose que les problèmes provoqués par les système capitaliste). Mais la présence des préjugés, des stéreotypes, de la dicrimination et du racisme se trouvent bien présents en Europe.

En 1992, Balibar écrivait un article en se demandant s’il existait un racisme européen. Voyez bien que presque vingt ans sont passés. Et pourtant, Balibar, ainsi que beaucoup de penseurs comme Wieviorka, Touraine, Naïr, Galeano, avait vu juste en situant l“intensificación y expansión” du racisme dans tout le continent européen (1992) comme “una reacción a una situación de bloqueo social e impotencia política. (...). El racismo y el neofascismo en Europa hoy son efectos coyunturales de las contradicciones insolubles en que, pese a su aparente triunfo, se hallan inmersas la economía neoliberal y sobre todo el sistema político representativo” (pp. 46-47).

Voyez comment la suivante affirmation de Balibar prévoit les mots du dirigeant du Bundesbank cités ci-dessus, lesquels, avant et aujourd’hui, “son ampliamente admitidos por numerosos estratos en todas las clases sociales, aun si sus formas extremas generalmente no son aprobadas (¿o todavía no lo son?): en especial, la idea de que la presencia de gran cantidad de extranjeros o inmigrantes supondría un riesgo para el nivel de vida, el empleo, la paz pública, y la idea de que ciertas diferencias culturales –a veces, demasiado modestas- constituirían obstáculos insuperables para la convivencia, e inclusive amenazarían con “desnaturalizar” nuestras identidades tradicionales” (p. 49)

Triste, n’est-ce pas? Voir que tout ce qu’a souffert le monde pendant les années 1939-1945 n’a servi pour presque rien en ce qui concerne le respect envers l’autre et la coexistence pacifique.

Nous devons maintenant voir les concepts et les idées qui définissent un comportement raciste.


[1] Le travail en question ainsi que les tables de résultats de la recherche ont été imprimés et distribués para le Foro de Inmigración de Saint-Jacques de Compostelle, mais ils n’ont pas connu un édition standard. Mais le travail a servi de base pour une recherche de la Croix rousse espagnole et l’Université de Vigo dont la référence se trouve dans la bibliographie. Si quelqu’un veut connaître les conclusions de ce travail, veuillez nous adresser un courriel à: iograr@yahoo.es.

5. BLOC 3. MOI ET LES AUTRES: CONNAISSANCE ET RECONNAISSANCE

5. BLOC 3. MOI ET LES AUTRES: CONNAISSANCE ET RECONNAISSANCE

Objectifs interculturels

1. Se rendre conscients de la négativité que comportent les préjugés et les stéréotypes comme définitions identitaires de l’Autre et de nous-mêmes

2. Savoir adopter une approche refllexive et critique face à l’Autre et face à nous-mêmes

3. Développer les capacités des élèves comme agents de transformation sociale et personnelle

4. Reconnaître les fondements du racisme et les moyens pour lutter contre lui

Objectifs expressifs et grammaticaux

  1. Connaître les moyens expressifs pour exprimer la présentation de soi-même et des autres

2. Se décrire soi-même et les autres en employant les procédes de la qualification

3. Distinguer les différents types de qualification

4. Appliquer avec propriété la comparaison

mardi 23 novembre 2010

4.1. LE VOYAGE VERS LE PARADIS...OU C'EST L'ENFER? (II)

Kimiko

    • Moi, je viens de Chine, d’une zone loin de Péquin. Je suis née dans un hameau non loin de Yutian, dans la région autonome de Xunjuang, près de la frontière avec le Pakistan. La culture chinoise est très différente à la vôtre, la langue et nos coutumes ne sont pas les mêmes, mais nous sommes tous humains. Je suis venu en Espagne parce que mes oncles y étaient déjà. C’est le “progrès” qui nous a expulsé de nos terres. On est d’abord allé vers la ville, mais il n’y avait pas de travail et on était pauvres. Alors nous sommes venus ici avec la famille. Je ne connais encore presque personne.

Un autre motif qui favorise le déplacement des personnes. Une politique urbaine totalement hors de contrôle est en train de massacrer les terres des agriculteurs du monde et les oblige à des déplacements indésirables. Cette migration commence avec un premier voyage vers les bords des grandes villes (en France, ça a originé les banlieues, où nous savons bien ce qu’il se passe en question d’égalité et d’accès aux possibilités de réussite sociale); là, les personnes se trouvent sans un logement digne, elles n’ont même pas la possibilité de le réclamer; après un temps de désespoir et de quête, elles migrent vers d’autres lieux, en espérant de trouver ce qu’elles n’ont pas trouvé dans leur pays: la possibilité de réaliser leur projet de vie.

Écoutons ce que nous dit Amnistie Internationale (décembre 2009):

En finir avec les expulsions!

Nous avons documenté des cas en Angole, le Tchad, le Ghana, la Guinée Équatoriale, le Kenya, la Nigérie, la Swatzilandie, le Soudan et le Zimbabwe, entre autres pays africains. Son effet peut être catastrophique, spécialement pour les personnes qui vivent déjà dans la pauvreté. Non seulement elles perdent leurs foyers et leurs biens, mais après ceci, peut-être, elles n’auront pas d’accès à de l’eau potable, à a nourriture, aux services hygiéniques, au travail, à la santé ou à l’éducation”

Rematar cos desaloxos!

Documentamos casos en Angola, Chad, Exipto, Gana, Guinea Ecuatorial, Kenia, Nixeria, Suazilandia, Sudán e Zimbaue, entre outros países africanos. O seu efecto pode ser catastrófico, especialmente para as persoas que xa viven na pobreza. Non só perden os seus fogares, senón que despois, quizais, non terán acceso á auga potable, á alimentación, aos servizos hixiénicos, ao traballo, á saude, á educació

Carmen, l’élève qui provient du monde rural galicien expérimente une sensation semblable à Kimiko. Là, bien sûr, ce n’est pas la pression urbaine sur son territoire, mais l’absence totale du maintient de services ce qui fait que les familles du rural doivent se déplacer vers les grandes villes et surtout vers la côte galicienne où, là, la politique urbaine sans contrôle, a empêché un équilibre du territoire, donc un équilibre social et même un équilibre culturel.

    • Mon école a fermé. C’est pour ça que je suis ici. Je viens de la montagne. Je me sens un peu attrapée par tant de voitures. Et la nuit on ne voit pas les étoiles. Mes parents sont restés là-bas. Ils me manquent beaucoup. Mais c’était venir vers la grande ville où passer plus de deux heures en autocar pour pouvoir venir étudier, car on a fermé l’école de mon petit village.

Travail.-

Le professeur peut lire les récits des autres trois élèves qui figurent plus haut (2.2.). Une activité possible est que les élèves imaginent comment ils racconteraient leur histoire en première personne. On conseille de lire comme appui la narration de l’écrivain galicien Agustín Fernández Paz, Lúa do Senegal, Xerais, Vigo, 2009, contenue dans le chapitre “Traversées de douleur” (travesías de dolor) (pp. 121-136, où le père de la fille protagoniste de l’histoire raconte comment s’est passé le voyage en chaland et toutes ses aventures jusqu’à ce qu’il a trouvé un peu son espace à Vigo. Cette histoire ainsi que celle de Malik sont les voix qui ont vécu au drame de la frontière qu’est la Mer Méditéranéenne.

Travail.-

Les textes 15 à 19 du Trésor Littéraire nous parlent des différents motifs pour migrer: les maladies, la faim et la pauvreté extrêmes (texte 16), la guerre (texte 18) et aussi des conséquences du voyage migratoire périlleux, c’est-à-dire, celui qu’on réalise en risquant la vie parce qu’il n’y a pas d’autre possibilité réelle (texte 17).

Nous proposons la réalisation des activités au choix.

Pour voir.

CHOIX DE DOCUMENTS AUDIOVISUELS

La tragédie de l’inmigration dans la frontière qu’est la mer méditérranéenne:

A traxedia da inmigración na fronteira do mar mediterráneo:

    • La relation de l’inmigration avec la politique de pêche européenne / A relación da inmigración coa política de pesca europea:

http://www.youtube.com/watch?v=3bTXwOPRwjs&NR=1

    • Une approche synthétique des motifs et du procès du voyage en chaland / Unha visión sintética dos motivos e do proceso da viaxe en caiuco:

http://www.youtube.com/watch?v=KHfnXYkkc_U

    • Avec le rythme d’une chanson, la défense de l’humanité / Co ritmo dunha canción, unha defensa da humanidade:

http://www.youtube.com/watch?v=yap3Vjq0izc&feature=related

L’Afrique et la faim, la pauvresse comme violence structurelle:

África e a fame, a pobreza como violencia estrutural:

    • Un choix de photos impactantes sur la faim chez les enfants / Unha selección de fotografías de impacto da fame na nenez:

http://www.youtube.com/watch?v=kv_QTCcDqiw&feature=related

    • À peu près comme l’antérieur, mais dans cettes séquences on voit mieux la contradiction entre les styles de vie, ou comment le nord enrichi s’est fait sur le sud appauvri / Máis ou menos igual que a anterior, pero nestas secuencias contraponse mellor a contradición dos estilos de vida, ou como o norte enriquecido se fixo sobre o sur empobrecido:

http://www.youtube.com/watch?v=LTCr82wtbXI&feature=related

    • Une bonne vision sur la faim en Afrique réalisé avec des photos et l’accompagnement du rap très ajusté à ce qu’il se passe de Lapile / Unha boa visión sobre a fame en África realizada con fotos con acompañamento do rap moi axustado ao que acontece de Lapile:

http://www.youtube.com/watch?v=jqDxnV3C-9U

4.1. LE VOYAGE VERS LE PARADIS...OU C'EST L'ENFER? (I)

Quelles sont les raisons qui poussent des milliers de personnes à risquer sa vie en laissant le pays où ils sont nés?

Quelques réponses à cette première question apparaissent dans une lettre impactante et triste à la fois, c’est le le texte 15 du trésor littéraire. Nous vous conseillons de le lire en classe, et de réaliser les activités que nous proposons.

“Partir, quitter cette terre qui ne veut plus de ses enfants, tourner le dos à un pays si beau et revenir un jour, fier et peut-être riche, partir pour sauver sa peau, même en risquant de la perdre”, telle est l’obession de Azel et que Tahar Ben Jelloun nous décrit dans son roman Partir (texte 14, Trésor Littéraire)

Azel parle de l’absence de futur. Il ressent que sa vie n’a aucun sens et il imagine comment sera sa vie de l’autre côté de la côte africaine.

Lisez le texte 14 du Trésor Littéraire où vous trouverez un échantillon d’activités à réaliser

Maintenant, c’est Lucrecia, l’une de nos élèves, qui parle à ses amis de classe (elle le fait bien sûr en espagnol, la langue coloniale qu’elle connaît, mais elle est native wayúu).

Si la coïncidence vitale le permet, le professeur peut animer des récits par écrit d’abord et puis réaliser leur oralisation en classe. Il s’agit d’écouter, surtout. Et toutes les langues sont permises. Toutes les erreurs commises, par exemple, dans les textes rédigés en français serviront le professeur pour savoir quelle démarche correctrice suivre plus en avant. Il n’y a pas de longueur programmée. Nous pouvons les animer à écrire au moins 10 lignes.

    • “Bonjour. Je viens de Colombie. Je suis arrivée il y a peu de temps. Je suis née dans le Haut Orinococo, près de la frontière avec le Venezuela. Nous sommes venus parce que des mercenaires ont d’abord kidnapé mon papa pendant deux mois dans la jungle colombienne. J’ai eu très peur. Une fois mon papa a été libéré, et comme on voulait le tuer, nous avons demandé refuge politique en Espagne. On n’arrête pas beaucoup dans les endroits. Mon papa n’est presque jamais avec ma maman et moi. Il sait que les mercenaires peuvent venir en Espagne. J’ai peu d’amis encore. J’espère faire des amis ici”.

L’exil politique est donc l’un des mécanismes pour éviter la mort. La question problématique, de nos jours, c’est qu’il faut un visa. C’est-à-dire, les autorités du pays où vous demandez refuge doivent autoriser l’entrée de la personne poursuivie. Le papa de Lucrecia a eu de la chance, mais, de nos jours, les visas ne se concèdent pas. L’arbitraire règne. Et il en est ainsi que des personnes qui ont demandé asile politique de pays en guerre comme l’Afghanistan, l’Irak, ont vu comment des pays comme la France, l’Espagne ou l’Italie leur ont refusé l’autorisation. Mais comme ils avaient peur de retourner des leur pays ravagés, ils ont décidé, malgré tout, d’entrer dans ces pays[1]. Cette situation est plus fréquente que ne le disent les journaux et les autorités. De milliers de personnes, à cause de la négative des pays à leur concéder le visa, habitent en situation irrégulière du point de vue administratif.

Heureusement, il existe des associations qui travaillent pour les droits des migrants et qui protègent l’intégrité des droits humains de ces personnes et qui revendiquent une politique de régularisation ordinaire. Pour l’auteur de ce travail, ainsi que pour les associations telles que la CIMADE en France, ou le FORO GALEGO DE INMIGRACIÓN en Galice, aucune personne est ilégale. Ne pas avoir un document en règle ne peut pas être considéré comme un acte de délinquance...même si en Italie, la droite de Berlusconi a ouvert la porte du racisme institutionnel pour établir une loi contraire aux droits humains des migrants en situation administrative irrégulière. Il s’agit d’une loi qui criminalise les migrants.

Travail.-

À propos de l’exil, lisez le texte 19 du Trésor Littéraire de l’écrivain colombien Faciolince, qui a connu, à peu près, la situation que raconte Lucrecia à propos de son père.

Le personnage de Lucrecia et de son père doit être vu comme une espèce d’hommage que je réalise envers un syndicaliste colombien que j’ai l’honneur de connaître et que j’ai pu faire venir chez nous (à l’occasion du Foro Social Galego) pour qu’il puisse raconter toute la souffrance que les paramilitaires (le gouvernement parallèle d’Alvaro Uribe) lui ont infligé pendant le temps qu’il a été capturé. Malgré son exil, une organisation assassine au service des paramilitaires a eu accès à ses données personnelles (courriel, adresses, ...) et il a reçu de nouvelles menaces de mort en territoire espagnol. Pourtant, malgré ceci et la peur logique, il n’arrête pas de démontrer son courage et de défendre publiquement l’établissement du dialogue entre l’état et la guerrilla colombienne et à la justice sociale pour mettre fin à la guerre et à la violence.

Du rapport de la CFDA (pp. 8-9) nous écoutons la suivante expérience. Nous vous proposons de la lire en classe et de suivre avec les élèves le parcours dans un carte géographique et d’en extraire des conclusions pour travailler l’empathie envers les difficultés qu’ont les personnes qui viennent de pays ravagés para la faim, la guerre, et des catastrophes naturelles.

Nous soulignons quelque unes de ces difficultés bien exprimées dans le rapport de la CFDA, “L’invisibilité des exilés a plusieurs effets regrettables. D’abord, elle relègue à une indigence à durée indéterminée des milliers de femmes et d’hommes – jeunes pour la plupart – qui sont ainsi confinés dans une impasse. La négation de leur existence globale conduit les pouvoirs publics à ne pas les protéger, à ne pas les prendre en charge alors que des lois nationales et des conventions internationales leur garantissent des droits. Enfin, elle a pour conséquence politique d’empêcher tout bilan relatif aux effets d’une réglementation européenne qui crée l’errance sans fin de milliers d’êtres humains. Elle exonère les Etats européens d’avoir à s’interroger sur la pertinence de cette réglementation et sur l’opportunité de la réformer” (p. 10).

***

Assad a fui l’Afghanistan en 1997, à l’âge de 17 ans.

Le départ d’Afghanistan

Les raisons du départ d’Assad remontent à des vacances scolaires alors qu’il se rendait dans la province de Bamiyan avec 3 de ses amis du lycée. En chemin, un groupe de Hazaras[2] leur a barré la route et les a emmenés dans un poste de police. Au bout de 5 jours de détention, Assad – seul Hazara – est libéré. Sans nouvelles de ses amis pashtouns, il a pensé qu’ils avaient été tués. De retour au lycée, il a été questionné sur leur absence et a raconté ce qui leur était arrivé. Des Pashtouns l’ont alors désigné comme responsable de leur mort et ont tenté de le tuer. Assad a fui son pays en laissant ses parents, ses 2 frères et sa soeur.

Du Pakistan jusqu’à Sangatte (1997-2002)

Assad a séjourné 15 jours au Pakistan avant de se rendre en Iran. Il y est resté un peu plus de 3 ans ; il y a notamment travaillé dans une usine, sans être déclaré. Comme il était souvent l’objet de mépris et de brimades de la part de la population et de la police, il a décidé de poursuivre sa route vers un pays plus hospitalier : il est passé en Turquie et, un mois plus tard, il a rejoint la côte grecque à bord d’un bateau de pêcheurs avec 70 autres personnes. Le groupe a ensuite été conduit, après 3 jours de camion, vers Athènes ; puis 5 jours plus tard, toujours en camion, à Patras[3]. Dans un campement informel, « une sorte de ‘jungle’ », il a partagé une tente avec 4 autres personnes. Au bout de 6 mois,

il est monté dans un ferry et a rejoint l’île de Corfou où il est resté 1 mois. Là, il est parvenu à se cacher dans un camion qui embarquait pour l’Italie ; le voyage a duré 11 heures. Une semaine plus tard, il arrivait à Rome et montait dans un train pour Paris. Des Afghans l’ont orienté, avec 2 autres personnes, sur la route de l’Angleterre. A Calais, ils ont pris un taxi pour le camp de Sangatte où

Assad est resté 3 mois. « Passer par le train était trop difficile ; c’est donc caché dans un camion que je me suis embarqué dans un ferry. »

La demande d’asile en Angleterre (2002-2006)

Dès son arrivée en Angleterre en août 2002, Assad a déposé une demande d’asile. Il a été hébergé pendant 2 semaines à l’hôtel avant d’être transféré dans un centre à Ashford ; puis il s’est vu attribuer un hébergement dans une maison à Manchester qu’il a partagé avec 2 autres personnes. Il a bénéficié d’une allocation mensuelle de 150 livres. Au bout de 3 mois, il recevait une réponse négative à sa demande d’asile. Il a fait un recours mais, 3 ans après, son rejet était confirmé.

L’administration lui a ordonné de quitter le territoire britannique. Il y est néanmoins resté et a travaillé au noir plus d’1 an en logeant dans différents endroits. Mais comme la vie devenait trop difficile, il a décidé de quitter l’Angleterre à bord d’un camion qui l’a conduit clandestinement à Bruxelles.

L’errance en Europe puis Calais à nouveau (2006-2008)

Depuis Bruxelles, Assad a pris le train – via Paris – pour l’Italie où à Parme, il a demandé l’asile en 2006. A la différence de ce qui se pratiquait en l’Angleterre, il n’avait droit ni à un hébergement ni à une allocation. Il a reçu une réponse négative 4 mois après le dépôt de sa demande. Il a alors quitté l’Italie pour la France mais a été arrêté à Nice et renvoyé en Italie. A nouveau, il y a demandé l’asile mais cette fois, sa demande n’était pas recevable. Il a toutefois décidé de rester en Italie malgré l’absence de travail et la vie difficile. Il trouvait de la nourriture auprès des églises et tentait de dormir dans des hébergements d’urgence pour la nuit. Au bout de 8 mois, en mai 2008, il est reparti en France. Il a été à nouveau arrêté à Nice par la police ; un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF) lui a été remis mais sans être renvoyé nulle part. Il a pris le train pour Paris où il est entré en contact avec le Collectif de soutien des exilés du 10ème arrondissement.

Après une semaine à Paris, il a envisagé d’aller en Belgique pour tenter de gagner à nouveau l’Angleterre. L’agent de la SNCF lui demandant – illégalement – son passeport, il a pris un ticket pour Cherbourg. Echouant à passer clandestinement la Manche, il s’est rendu en train à Calais.

Nous l’avons rencontré le 14 juin à Calais où il partageait, depuis 3 semaines, une tente dans la « jungle » avec 2 autres exilés. La nuit précédente, il était monté dans un camion mais, lorsqu’il a compris que le véhicule n'allait pas en Angleterre, il a fait du bruit pour qu’il s’arrête. Les 2 chauffeurs l’ont frappé avec une barre de fer. Il avait une plaie ouverte sur le crâne ; sa blessure nécessitait plusieurs points de suture.

Epilogue temporaire en Italie

Trouvé par les contrôles britanniques alors qu’il était caché dans un camion, Assad a été arrêté dans la nuit du 18 au 19 juin dans l’enceinte du port de Calais. Il a été placé dans le centre de rétention administrative de Coquelles en vue de son renvoi en Italie car ses empreintes digitales y avaient été relevées. Depuis le 1er juillet 2008, Assad est de nouveau en Italie, à Parme où il s’apprête à déposer une nouvelle demande d’asile.


[1] Il y a un rapport de la Coordination française pour le droit d’asile (CFDA) sur la situation des exilés sur le littoral du Canal de la Manche et de la Mer du Nord, appelé la Loi des “Jungles”. C’est un rapport de mission d’observation des mois mai-juillet 2008; vous pouvez le télécharger à: http://cfda.rezo.net. La CFDA rassemble une “vingtaine d’organisations qui, en France, sont engagées dans la défense et la promotion du droit d'asile, en référence à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et à la Convention de Genève sur les réfugiés ainsi que, notamment, à la Convention Internationale sur les Droits de l'Enfant et à la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés Fondamentales” (p. 3).

[2]Les Hazaras, d’origine mongole, sont des musulmans chiites dans un pays sunnite. Ils ont souvent été opprimés, notamment par les Pashtouns. La principale ville de la région où ils sont majoritaires est Bamiyan.

[3] Ville portuaire au nord-ouest de la Grèce depuis laquelle des ferries partent vers l’Italie.

dimanche 21 novembre 2010

4. BLOC 2: LES MOTIFS ET LES RAISONS DU VOYAGE MIGRATOIRE

4. BLOC 2: LES MOTIFS ET LES RAISONS DU VOYAGE MIGRATOIRE

Objectifs interculturels:

  1. Familiariser l’élève avec les motifs et les raisons du voyage migratoire.
  2. Rendre visible le procès d’arrivée des migrants et les difficultés que représente l’adaptation à un pays différent.

Objectifs expressifs et grammaticaux:

  1. Traiter les règles essentielles de l’actualisation du nom (l’article)
  2. Travailler l’expression de la localisation associée aux mouvements et aux positions.
  3. Employer avec propriété les articles contractés avec les noms de pays et villes.

3.5.2. LES PERSONNES DE LA DÉLOCUTION

3.5.2. LES PERSONNES DE LA DÉLOCUTION

TIERS

UNIQUE

MULTIPLE

masculin

féminin

masculin

féminin

Il

elle

ils

elles

Insistance

Lui

elle

eux

elles

Indétermination

on

· §4) il (elle, ils, elles).- Contrairement aux marques de l’interlocution (je et tu) qui désignent, il ne désigne pas. Il a un rôle anaphorique: il reprend un tiers (animé ou non, humain ou non) déjà identifié par le contexte ou la situation (c’est l’antécédent) et donc supposé connu du locuteur et de l’interlocuteur.

OBS.- Non se debe confundir función anafórica con función de substitución. Anafórico, non significa só repetir o antecedente, senón que significa que o que se di no novo enunciado debe referirse a ese terceiro xa mencionado.

En conséquence, il peut reprendre:

- un antécédent déterminé:

o Ex.: Regarde, voilà maman. Elle semble contente.

- un antécédent indéterminé:

o Ex.: Je vais acheter un cadeau. Il sera très spécial.

· §5) il dit impersonnel.- Il ne se réfère à aucune personne (et cela explique son invariabilité) et le processus décrit dans l’énoncé où se trouve ce il ne peut être rapporté à aucune personne; il annonce l’existence autonome du processus. Il s’applique à:

o Des événements: il pleut (chove), il neige (neva), il fait froid (vai frío)

o Des modalités: il est évident (é evidente), il est certain (é seguro), il est important (é importante), il faut (cómpre), etc.

o Des actions dont on veut effacer la responsabilité des agents: Cette année il s’est importé de nombreuses voitures japonaises.

· §6) Les marques de l’insistance: lui, elle, eux, elles

Marquent l’insistance selon le même procédé de singularisation que moi / toi (voyez ci-dessus, §2 et §3).

OBS.- De Salins (p. 24) lembra que se tratamos cun alumnado cun nivel aínda de debutante é axeitado empregar o pronome para presentar, describir e caracterizar, para apreciar as virtudes e os defectos e para dar unha información que se refire á persoa ou cousa da que se fala. E, en calquera caso, convén facer un recordatorio a inicios de curso dos valores e usos expresivos da terceira persoa.

Pour approfondir, lisez Charaudeau, p. 129 (paragraphe 103)

· §7) On.- Forme d’indétermination, nous pouvons lui donner plusieurs valeurs expressives:

o Quelqu’un (alguén). On renvoie à un tiers unique dont l’identité n’est pas connue:

§ Ex.: on sonne (están chamando); on appelle Jean par les haut-parleurs (están chamando a Xoán polos altofalantes).

o les gens ou des gens.- On renvoie à un tiers multiple dont l’identité n’est pas bien déterminée; c’est l’effet de l’anonymat:

o Ex.: Dans le village, on croit aux vampires. (No pobo crese [i.e. hai xente que cre] nos vampiros)

o Tout le monde.- On renvoie à un tiers collectif qui représente une totalité. C’est une généralisation. Nous pouvons la trouver dans les maximes, les dictons, proverbes et phraséologies de ce que Charaudeau nomme vérité générale et qui nous touche à tous:

§ Ex.: On doit respecter ses parents (Débese respectar aos pais [i.e. todo o mundo debe facelo])

§ Ex.: On doit garder silence à la bibliothèque (Débese gardar silencio na biblioteca [i.e. todo o mundo debe facelo]

o Nous.- On renvoie à un locuteur multiple. Lié au langage familier, il est fréquent comme redoublement d’un nous:

§ Ex.: Tu viens? On va à la bibliothèque (Ves? Imos á biblioteca)

Pour en savoir plus, lisez Robert, pp. 26-27, et les remarques de Charaudeau, p. 130.

Travail.

Modèles d’activités:

· avec le Bled conjugaison de poche proposer aux élèves une série d’exercices à troux afin d’y introduire de façon correcte les pronoms qui correspondent, ou bien, dans d’autres exercices la forme verbale correcte (au présent de l’indicatif, surtout, mais aussi en utilisant l’imparfait).

· Nous pouvons utiliser n’importe quel des deux livres de Tahar Ben Jelloun, où l’emploi de on est très fréquent. Par exemple, dans ce fragment nous voyons six on en quelques phrases. Après leur reconnaissance, nous pouvons réfléchir sur les valeurs qu’ils ont :

“Souvent, on a peur de ce qu’on ne connaît pas. On a peur dans l’obscurité, parce qu’on ne voit pas ce qui pourrait nous arriver quand toutes les lumières sont éteintes. On se sent sans défense face à l’inconnu. On imagine des choses horribles. Sans raison. Ce n’est pas logique” (Le Racisme, pp. 10-11)

Nous conseillons de réaliser toujours les lectures en contexte, c’est-à-dire, réfléchir aussi sur ce que nous transmet l’auteur. Ainsi, nous contribuons aussi au plan lecteur.

· Fonction de substitution.-

Cadre de formes

il

elle

ils

elles

Direct

le

la

les

les

Indirect

lui

leur

Insistance

lui

elle

eux

elles

Réfléchi

se, soi

o §8) Le, la, les.- Ces formes s’emploient dans les mêmes conditions que me / te (voyez §1) dans des constructions dites d’objet direct. Elles ont un rôle anaphorique (voyez §4) et permettent l’économie de moyens lexicaux, en contribuant à la coherence et cohésion textuelle. Le/la deviennent l’ devant voyelle ou h muet:

§ Ex.: Papa fait le ménage (Papá fai a limpeza)> Papa le fait (Papá faina), où le = le ménage (antécédent)

§ Ex.: Mama arrange la voiture (Mamá arranxa o coche) > Maman l’arrange (Mamá arránxaa), où l’ = la voiture (antécédent).

§ Ex.: Mon frère sèche les toiles (Meu irmán seca as teas) > Mon frère les sèche (Meu irman sécaas), où les = les toiles (antécédent).

Pour en savoir plus, De Salins, pp. 34-36

o §9) Lui, leur.- Ces formes s’emploient lorsque ce à quoi elles se réfèrent s’inscrit dans une construction précédée de à (dite d’objet indirect). En fonction du type de verbe, nous pouvons parler d’un rôle destinataire ou d’un rôle interactionnel:

§ Ex.: Je leur donnerai la clé” (dareilles a chave). On sous-entend “donner la clé à un ils ou elles”. Ce ils/elles sont les destinataires de l’action exprimé par le locuteur. Ce type implique la présence d’un objet direct (la clé) et si on poussait l’économie du langage dans ce cas-là nous aurions la double pronominalisation: Je la leur donnerai (eu dareillela), où la = la clé et leur = ils/elles.

§ Ex.: Il lui apprit les choses de la vie (ensinoulle as cousas da vida). On sous.entend “apprendrè à un il ou elle”. N’implique pas la présence d’un objet direct. C’est le type de structure qui a lieu avec les verbes tels que parler (falar), obéir (obedecer), plaire (gustar), ressembler (semellar), succeder (suceder), c’est-à-dire, les verbes transitifs indirects où la préposition qui régit le verbe s’efface pendant la pronominalisation.

Lisez De Salins, pp. 36-37 et 40-42 où vous trouverez une explication détaillée de la double pronominalisation et ce qu’elle implique du point de vue de la place des pronoms.

OBS.- Tendo en conta que podemos atoparnos cun alumnado simplemente iniciado na aprendizaxe do F.L.E. coidamos que é importante non afondar na cuestión da dobre pronominalización ata que non se teña ben adquiridos os fundamentos da pronominalización simple. Teñamos en conta que é un feito relacionado antes co texto escrito e que, por iso, pode ser obxecto máis ben nun nivel de tipo máis avanzado. A propia De Salins (p. 38) prevén sobre a necesidade de diferenciar, para entender mellor a dobre pronominalización, entre os verbos transitivos indirectos flexibles (tipo plaire à, “gustar a”), que perden a preposición cando pronominalizan, dos transitivos indirectos ríxidos (tipo penser à, “pensar en”), que non a perden.

Travail.-

· Lecture de quelques extraits des livres de Ben Jelloun et activités de reconnaissance et d’analyse des formes de substitution:

“j’ai rédigé un texte. Dans un premier temps, nous l’avons lu ensemble. J’ai dû le réécrire presque entièrement” (Le Racisme, p. 5)

Important de parler de l’économie du langage et de toujours reconnaître l’élément repris (en ce cas, un texte) ou bien identifier à qui se réfère le pronom.

“Cet homme, sage et cultivé, lui dit que Mohammed était le prophète qu’on attendait” (L’Islam, pp. 19-20)

“L’islam est venu se joindre à ces deux religions. On les appelle les religions monothéistes ou les religions du Livre” (L’Islam, p. 21)

Et bien sûr, nous pouvons faire les habituels exercices de transformation. Ex.:

· Je connais Martine depuis quinze ans = Je la connais depuis quinze ans.

· Ma mère arrose les fleurs le soir = Ma mère les arrose le soir.

Si les professeurs voient que les conditions se produisent, ils peuvent pousser la complexité de l’économie du langage et faire quelques activités sur la double pronominalisation.

o §10) Lui, elle, eux, elles.- Ces formes d’insistance s’emploient à peu près dans les mêmes conditions que moi / toi (voyez §2 et §3)

o §11) Se.- Cette forme renvoie à l’agent de l’action, que celui-ci soit déterminé ou indéterminé:

§ Ex.: Elle se lave à l’eau froide (lávase con auga fría). Determiné.

§ Ex.: On se dit qu’il vaut mieux laissez passer le temps (Dicímonos/ Dícese que é preferible deixar pasar o tempo). Indéterminé.

o §12) Soi.- Cette forme renvoie à l’agent de l’action lorque celui-ci est indéterminé, et aussi dans les expressions chacun pour soi (cadaquén para si mesmo), chacun chez soi (cadaquén na súa casa).

§ Ex.: Il faut rentrer en soi-même pour retrouver le chemin (Hai que entrar en si mesmo para atopar o camiño)

À propos des faits du discours de la catégorie conceptuelle Personne, consultez Charaudeau (pp. 133-162)