mercredi 2 février 2011

5.1.2. DISCRIMINATION


Il semblerait que lorsque nous agissons en fonction de notre négative stéréotipation, notre comportement amènerait la discrimination. La discrimination est au comportement, ce que le préjugé à notre prédisposition antérieure à l’expérience.

Combien d’élèves parlent mal des inmigrants et pourtant, en ce qui concerne les écoles galiciennes –et notre pratique nous a fait connaÎtre de nombreux lycées de Saint-Jacques de Compostelle-, nous avons constaté que presque personne ne connaissait des migrants. Ils ne faisaient qu’être le porte-parole de ce qu’ils écoutent chez eux et dans les différents médias.

L’idée qu’ont les élèves galiciens sur les personnes immigrantes sont importantes pour pouvoir agir et appliquer les mécanismes de correction éthique. C’est pour ça que nous proposons toujours de réaliser la performance qui accompagne le questionnaire initial. Nous ne pouvons pas travailler sur le politiquement correct, cal les préjugés et les stéréotypes endormis ne pourraient jamais être corrigés.

Nous ne devons pas fuir le conflict. Nous devons le résoudre de façon pacifique et non violente[1]. C’est pour cela que nous ne devons pas prêcher mais former. Les situations conflictives peuvent servir pour apprendre. Les situations endormies sous le tabou ne servent à rien du point de vue de l’intervention pédagogique, mais plutôt à empêcher voir quelle est la dimension réelle du problème.

Il ne s’agit pas de demander au début d’une classe si les élève sont racistes. En sachant quelle est la règle du politiquement correct, ils diront que non. Le questionnaire et la performance que nous proposons, si elles sont bien réalisées –et nous en sommes témoins puisque créateurs du système-, font sortir les déformations langagières, les préjugés et les stéréotypes avec force.

Au fur et à mesure que le professeur développe les contenus prévus au long de ce travail, le professeur pourra voir le progrès ou non des activités réalisées.

Méthodologie de la transformation pacifique des conflicts

(París, pp. 25-26)

1. Importance de la valeur intersubjective et l’interpellation réciproque.

2. Mise en relief de la participation des personnes engagées dans le conflict pour la récontruction de la paix.

3. Interrelationnel. Toutes les personnes peuvent opiner.

4. Épistémologie compromise avec des valeurs.

5. Application de l’éthique communicative.

6. Réalisme.

7. On introduit dans le dialogue les raisons/arguments, les sentiments, les émotions et a tendresse.

8. On propose une justice solidaire et avec soin, non neutre, ayant en compte les spécificités de chaque personne.

9. On perçoit le monde comme un espace caractérisé par la diversité, où toutes les personnes doivent se sentir reconnues.

10. On introduit la dimension du sexe, pour que les droits de la femme soient reconnus.

Quant on travaille avec l’interculturel, et que les personnes exposent leurs points de vues, il se peut que des situations conflictives puissent surgir. Il ne faut pas les éviter, mais plutôt les travailler avec les instruments que la méthodologie de la transformation pacifique des conflicts nous offre. Nous résumons ce que vous pouvez lire dans le livre de París (p. 39):

Premier pas. Savoir quel est le problème?

Deuxième pas. Qui sont les personnes impliquées?

Troisième pas. Que désirent tous les autres?

Quatrième pas. Créer des points de vue.

Cinquième pas. Quelle résolution?

En résumé, “transformar un conflicto por medios pacíficos supone reconstruir sus energías positivas; crear una atmósfera óptima para el diálogo y a comunicación; describir su naturaleza desde todas sus perspectivas; comprender las razones por las que otras personas tienen esa actitud; analizar las causas, las necesidades y qué intereses no son satisfechos; buscar acuerdos siguiendo criterios de igualdad; pensar otras formas alternativas favorables a la satisfacción de las necesidades; y planificar actos que lleven a la consecución de los fines comunes” (París, p. 45).

Chercher la coopération, non la concurrence..n’est-ce pas, en quelque sorte, défier le système capitaliste et ses critères?

Et pour ce faire, le professeur-éducateur a les suivantes fonctions (París, p. 59):

· il s’agit d’un guide qui aide les parties en conflict à réfléchir pendant tout le procès

    • il rend aisée la prise de pouvoir des parties, ainsi que toutes les actions qui doivent se réaliser dès la reconnaissance réciproque
    • il anime les parties à donner leur point de vue. Il leur fait voir l’importance de participer volontairement dans la dynamique de la transformation pacifique des conflicts
    • il observe et analyse les actions et il cherche des stratégies pour agr.
    • Courage, prudence et rectitude
    • Il met en marche une pensée critique qui va l’aider à dénoncer les injustices sociales et a réconstruire des valeurs favorables à la convivence harmonieuse.

Tahar Ben Jelloun dit aussi comment doit-on combattre les sottises, les généralisations stupides:

“ D’abord, apprendre à respecter. Le respect est essenciel. D’ailleurs, les gens ne réclament pas qu’on les aime mais qu’on les respecte dans leur dignité d’être humain. Le respect, c’est avoir de l’égard et de la considération. C’est savoir écouter. L’étranger réclame non de l’amour ni l’amitié, mais du respect. L’amour et l’amitié peuvent naître après, quand on se connaît mieux et qu’on s’apprécie. Mais au départ, il ne faut avoir aucun jugement décidé d’avance. Autrement dit, pas de préjugé” (Le Racisme, pp. 35-36)

Voilà donc que nous aurons déjà un conflict d’avance si nous travaillons bien la performativité des préjugés et des estérétotypes. Un conflict avec, peut-être tous les élèves, avec le système qui les entoure. À nous de défaire l’image close et l’ouvrir. À nous de faire voir que le respect –et non la tolérance, attention!!- est le premier pas qui doit nous porter vers l’interculturalité.

La discrimination est associée à l’inégalité. En effet, si nous nous trouvons, par exemple, dans la porte d’entrée d’une boîte et nous voyons que nous, nous pouvons entrer sans d’autre problème que payer l’entrée, mais que d’autres parce qu’ils sont connotés ethniquement sont refoulés...il y a discrimination.

Un autre exemple, la Loi d’Inmigration espagnole exige que la personne immigré doive se recenser (reempadronamento) chaque fois qu’il change d’adresse même si c’est à l’intérieur de la même localité. Cette loi ne s’applique pas aux citoyens espagnols. C’est discriminatoire.

Ou encore. Nous appelons par téléphone pour louer une chambre dans le centre-ville. La voix au bout du téléphone nous réponds, “sans problème, venez demain”. Au jour suivant, vous allez voir la chambre mais, dès que la personne du bout du téléphone vous voit, elle dit que la chambre est déjà louée...c’est de la discrimination car elle a réagit de façon raciste...car vous êtes noir. (À Saint-Jacques et à Vigo nous avons reçu des dénonces de ce type au Foro Galego de Inmigración).

L’écrivain Agustín Fernandez Paz est bien conscient:

“- Hai unha chea de pisos para alugar, pero en canto comproban que es inmigrante dinche que xa está comprometido ou pídenche un prezo imposible. A realidade é que non cho alugan porque es de fóra. E se es negro, entón a cousa é moito peor” (Lúa do Senegal, p. 84)

“Il y a un tas d’appartements à louer, mais dès qu’ils voient que tu es immigrant ils te disent qu’ils sont déjà compromis ou ils te demandent un prix impossible. La réalité c’est qu’ils ne veulent pas le louer parce que tu es de dehors. Et si tu es noir c’est encore plus pire”

L’inégalité nous empêche d’avoir la chance de réussir. Elle nous confine dans une classe sociale. Dans ce même point nous avons vu comment un travailleur immigrant se plaignait parce qu’il devait travailler beaucoup plus qu’un travailleur espagnol et il gagnait malgré ceci moins d’argent. Discrimination et inégalité qui s’applique aussi, dans notre pays, aux femmes par rapport à l’homme.



[1] “tenemos otros medios de actuación pacíficos que favorecen la interrelación positiva entre los seres humanos”, París, p. 11. Le professeur doit agir en conséquence. En effet, “el conflicto puede ser negativo o positivo, constructivo o destructivo, depende de lo que hagamos con él”, París, p. 24, qui cite un travail de Cornelius/Faire.

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